Présidence du gouvernement : drôle de campagne !

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Depuis l’élection des nouveaux membres qui devront siéger dans le 17èmegouvernement, on assiste à une bizarre campagne électorale.
Unis pour faire tomber le 16èmegouvernement, les deux grands partis indépendantistes ont affiché leur volonté de constituer la majorité du prochain gouvernement… sauf que tout cela a vraiment manqué de préparation car depuis plus de deux mois, ils ne parviennent pas à s’entendre sur qui occupera le poste de président.
Depuis, on assiste à une drôle de campagne où l’UC vante les qualités de son candidat Samuel Hnépeune et le Palika-UNI ne tarit pas d’éloges sur Louis Mapou. Sauf qu’en aucune manière, le peuple ne peut intervenir puisque seuls les 11 membres du gouvernement ont le pouvoir d’élire le président. A quoi donc peut bien servir cette campagne dans les médias ?
Dimanche dernier encore au journal de NC1ère, Jean-Pierre Djaïwé nous a servi un CV élogieux de Louis Mapou. Sauf que le membre sortant du 16èmegouvernement a laissé dans l’ombre des pans entiers du parcours de M. Mapou… Il faut dire qu’il s’agit de faits peu glorieux, qui jettent un doute sérieux sur la capacité de Louis Mapou à présider le gouvernement calédonien.

Louis Mapou, un bilan très controversé à la tête de la Sofinor

Djaïwé s’est bien gardé de parler des conséquences du passage de M. Mapou à la Sofinor en tant que directeur général jusqu’en 2014, une période qui a débouché sur la mise en faillite de nombreuses sociétés (filiales de la Sofinor) avec un passif conséquent et la disparition de nombreux emplois. Certaines de ces entreprises ont été discrètement mises en faillite (avec remontée des dettes à la Sofinor) pour ne pas trop faire de vagues.
C’est ainsi que les Pêcheries du Nord ont laissé une ardoise de 300 millions, Brebilais a été fermée avec 800 millions de pertes.
Sans compter la faillite (950 millions de pertes), difficilement compréhensible, du Surf, l’un des hôtels les mieux placés de Nouméa. Deux autres hôtels, le Malabou Beach et l’hôtel de Tieti, sont en redressement judiciaire, tout comme d’autres SEM comme la CIT, Nord Tourisme, Nord Aménagement et les Bois du Nord.
Au total, la Sofinor s’est retrouvée à devoir supporter plus de 10 milliards de dettes et pour la « protéger », il a été décidé de diviser cette SEM de la Province Nord en créant en 2013 une nouvelle SEM, Nord Avenir, à laquelle toutes les sociétés de la Province Nord, hors SMSP, ont été transférées. Résultat d’une accumulation des pertes de ses filiales année après année : Nord Avenir a été mise en procédure de sauvegarde en juin 2020 pour lui éviter la cessation de paiement.

Louis Mapou n’a jamais géré de collectivité

Outre son bilan très discutable à la Sofinor, le problème de Louis Mapou, c’est son manque d’expérience étant donné qu’il n’a jamais présidé aucune collectivité. Et s’il accédait à la présidence du gouvernement dans un contexte exceptionnellement difficile, on peut vraiment s’inquiéter des effets de cette inexpérience. Même pour des personnes réactives et expérimentées, on sait que l’exercice sera périlleux, alors pour une personne qui n’a jamais géré une collectivité…
De plus, n’oublions pas que Louis Mapou est avec Pierre-Chanel Tutugoro, celui qui a décidé la chute du 16ème gouvernement, une affaire bien mal préparée…

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